Différents critères pour réussir son projet agrivoltaïque
Pour réussir un projet agrivoltaïque, il est crucial de considérer les aspects techniques, financiers et contractuels, tout en garantissant une bonne acceptabilité sociétale. Le choix de la parcelle, en fonction de la culture, des pratiques agricoles et des enjeux liés au réchauffement climatique, joue également un rôle majeur dans la réussite du projet.
La production d’énergie solaire représente une opportunité de diversification de revenus pour les agriculteurs, tout en contribuant à la transition énergétique. Voici quelques aspects à prendre en compte pour réussir un projet agrivoltaïque sur son exploitation.
Raccorder l’installation agrivoltaïque au réseau électrique
La possibilité de raccordement au réseau et la distance sont bien sûr déterminants dans le choix des parcelles agricoles. Elles doivent idéalement se situer près d’un point de raccordement pour limiter les coûts et rester rentable.
C’est le développeur, et notamment un expert d’énergie solaire, qui dimensionnera le projet dans un souci de rentabilité de production. La surface occupée par l’installation dépendra de la taille de la parcelle.
Choisir une parcelle adaptée à l’installation agrivoltaïque
Pour installer une structure agrivoltaïque, la topographie de la parcelle est un critère essentiel. Elle doit être la plus plane possible pour pouvoir accueillir le projet. Si possible, une légère pente homogène orientée sud augmentera le rendement des panneaux solaires.
Par ailleurs, l’agriculteur choisit la parcelle en fonction des cultures qu’il y produit et de ses pratiques culturales. Il faut en effet s’assurer que l’implantation des panneaux photovoltaïques ne compromette pas l’activité agricole.
Opter pour la bonne technologie agrivoltaïque
Bien que la démarche soit encore innovante, il existe un éventail de solutions agrivoltaïques sur le marché. Par exemple, les panneaux solaires mobiles sont appréciés pour leur gestion dynamique, qui créent un ombrage tournant et partiel favorable aux cultures ou à la prairie. Ils s’adaptent aux besoins agricoles, tout en offrant une meilleure efficacité énergétique.
Le développeur choisira la technologie la plus adaptée, en concertation avec l’agriculteur qui accueille le projet. La culture et/ou le type d’élevage, les pratiques culturales ainsi que les défis rencontrés par l’exploitant agricole dans le cadre de son activité, notamment l’impact du changement climatique, seront déterminants dans ce choix.
Par exemple, Jean-François Cortot, exploitant agricole, n’étant pas convaincu par les panneaux solaires verticaux, a préféré l’installation d’une structure en hauteur conçue par TSE : la canopée agricole. Cette solution lui semblait plus adaptée à ses pratiques culturales et à son matériel agricole. En effet, pour garantir le maintien de la production agricole, la configuration du projet doit être adaptée aux cultures et garantir le passage aisé des outils.
Pour en savoir plus sur les différents types d’installations agrivoltaïques, lisez notre article.
Se renseigner sur les modalités contractuelles et financières
Le choix du modèle contractuel
Divers modèles d’affaires peuvent vous être proposés. Dans le cas d’un projet de vente de l’électricité (à différencier des projets en autoconsommation), l’investissement est en général assumé entièrement par l’énergéticien. Le projet est proposé à l’agriculteur clé en main, sans frais d’installation.
D’autres développeurs proposent aux exploitants agricoles de participer au financement du projet, sous forme de prise de capital ou de prêt.
Une source de revenu supplémentaire
Certains développeurs, comme TSE, proposent aux agriculteurs un bail emphytéotique avec un loyer, sur 40 à 50 ans. Le contrat inclut une rémunération annuelle fixe calculée en fonction de la puissance installée (MWc) lors de la mise en service. Cette rémunération est assortie d’une part variable indexée sur le chiffre d’affaires de la centrale solaire, qui peut évoluer en fonction du prix de rachat de l’électricité.
Au cœur des enjeux liés à la transition énergétique, l’agrivoltaïsme permet de répondre à plusieurs défis : produire de l’énergie verte, protéger les cultures des aléas climatiques et offrir des revenus stables aux agriculteurs. Dans le cas d’un fermage, la rémunération est partagée entre le propriétaire foncier et l’exploitant agricole dans le cadre d’une convention tripartite avec le développeur. Un projet réussi implique en effet la satisfaction des trois parties. Ce modèle exige, bien sûr, l’accord du propriétaire pour installer des structures agrivoltaïques sur ses parcelles.
Cette source de revenu supplémentaire entre dans une logique de diversification qui contribue à sécuriser l’exploitation agricole. Les agriculteurs peuvent alors expérimenter des innovations, investir pour améliorer leur exploitation ou pour faciliter la transmission ou l’installation d’un nouvel associé ou salarié.
Les agriculteurs ne doivent donc pas hésiter à consulter plusieurs développeurs. Et surtout, il est important de se rappeler qu’en aucun cas un projet agrivoltaïque ne doit nuire au bail rural ou à l’activité agricole. Afin de maintenir la souveraineté alimentaire de la France, le décret d’avril 2024 pose un cadre strict pour préserver et prioriser la production agricole.
Favoriser l’acceptabilité locale des projets agrivoltaïques
L’intégration paysagère et la concertation avec les riverains sont essentielles pour garantir l’acceptabilité sociétale du projet. Par exemple, pour une meilleure appropriation territoriale, Jean-François Cortot et TSE ont intégré les habitants à la démarche dès la conception : « Le manque d’acceptation locale nous aurait fait renoncer, non sans essayer de comprendre pourquoi. Mais les retours sont positifs et nous avons confiance dans ce que nous faisons. En étant transparents sur la démarche, nous répondons à toutes les questions des habitants », explique l’agriculteur.
À savoir : les installations dont l’emprise au sol est inférieure à 4 ha sont souvent mieux accueillies. En plus, ces projets moins contraignants, ou ceux de moins de 1 MW, demandent des délais d’instruction plus courts, allant de 1 à 1,5 an car ils ne nécessitent qu’un rapport d’enjeu environnemental simplifié (si les enjeux identifiés ne requièrent pas d’évaluation complète).
À l’inverse, les projets de dimension supérieure impliquent des inventaires écologiques sur 4 saisons ainsi qu’une enquête publique, ce qui ajoute au moins 1 an de délai.
Un projet cohérent avec le territoire
L’agrivoltaïsme n’a pas vocation à se développer partout. Un bon projet doit prendre en compte les besoins énergétiques locaux et bénéficier aux parcelles agricoles sélectionnées pour l’installation. Si, sur le territoire, beaucoup de toitures et de zones artificialisées sont disponibles voire déjà équipées en panneaux photovoltaïques, l’agrivoltaïsme n’est pas forcément intéressant.
Dans le cadre d’une énergie renouvelable et donc plus durable, il faut tenir compte du mix énergétique local et des besoins du territoire : un projet cohérent peut faire adhérer les riverains et faciliter la mise en œuvre.
Pour aller plus loin
Découvrez en image le retour d’expérience de Jean-François Cortot, exploitant agricole sur le démonstrateur agrivoltaïque TSE de Verdonnet.